Vérité n°5 : Le nombre de gerbilles capables de schématiser de tête la structure moléculaire de la theobromine est excessivement faible.
De l'ordre d'aucune, à peu de choses près.
Alors, les scientifiques bien pensants de tous bords, à force d'index arthritiques pointés vers le plafond, en concluraient certainement très prétentieusement que la gerbille ne possède pas les capacités cognitives nécessaires à la réalisation d'une telle acrobatie intellectuelle.
Permettez-moi d'en douter.
De mon point de vue de sage, je pense que ce n'est rien d'autre, et je le répète : rien d'autre, qu'une simple question de sélection de compétence. J'ai un ami personnel qui, par exemple, et que cela vous choque ou non, ne sait absolument pas marcher mais jongle très bien avec des saucisses.
Et puis dîtes-donc, messieurs les donneurs de leçons, pardonnez moi de couvrir de ma voix trouble-fête l'euphonie du cristal de vos flûtes qui s'entrechoquent, mais vous oubliez peut-être un peu vite que le jour où notre survie à tous dépendra de l'ouverture frénétique d'un demi-kilo de noix de macadamia, la structure moléculaire de la théobromine, excusez-moi du peu, mais nous pourrons tous nous la mettre allègrement en suppo. Et ce jour là messieurs, je ne serai pas étonné si l'une de ces petites bêtes que vous dévisagiez jadis vous regardait insolemment droit dans les yeux et s'exclamait : "Alors, on fait moins les malins ?".
Ce jour, messieurs les censeurs, ne comptez pas sur moi pour vous défendre : vous l'aurez bien mérité.