Vérité n°4 : "Reblochon" n'est pas un jeu de mots.
Je ne comprends pas pourquoi tant de gens se mettent à rire sitôt prononcé le nom de ce, par ailleurs, délicieux fromage.
A peine s'échappe-t-il d'une bouche innocente lors d'un dîner entre amis que ça y'est, c'est l'hystérie collective qui s'installe semant aussitôt aux quatre coins de la pièce un bazar aussi immédiat qu'irréversible : des tapes dans le dos cyclopéennes accompagnées d'éclats de rires tonitruants, des hommes nus et obèses aux visages cramoisis par l'ivresse de fous rires irreprescibles qui se jettent de balcons brinquebalants prêts à s'effondrer, des enfants hilares pris de convulsions nerveuses incontrôlables manquant de se noyer dans leurs propres larmes, agrippés comme à d'ultimes radeaux de fortune aux poitrines démesurées de femmes elles-mêmes totalement hystériques roulant frénétiquement sur le sol en claquant leurs cuisses dodues et pleines de bière dans un brouhaha de débauche assourdissant et infernal.
Des bâtisses entières qui s'écroulent.
Des animaux de compagnie qui hyperventilent.
Des vies gâchées par une méprise.
Alors attention, je ne dis pas que l'on ne peut pas faire de jeux de mots avec "Reblochon", je pense par exemple à "Je rebloche, tu rebloches, il ou elle rebloche, nous reblochons, vous reblochez, ils ou elles reblochent" qui est quand même une vanne assez poilante je dois bien l'admettre, et qui mériterait bien un ou deux plongeons des héroïques obèses précédemment cités. Je dis simplement qu'en soit "Reblochon" n'est pas un jeu de mots.
Et ne vous y trompez pas, je ne dis pas qu'il n'est pas bon de rigoler un peu, mais j'aimerais juste, de temps en temps et en toute simplicité, profiter de tartiflettes décentes.